Passionnés et inspirés, les artisans du textile en Roannais font vivre à travers leurs réalisations des savoir-faire ancestraux en perte de vitesse face à l’industrie d’aujourd’hui. Ce qui les guident : donner du sens à leur profession et disposer d’une grande liberté créative nourrie d’une certaine émulation entre pairs. Au quotidien, ils aiment utiliser des techniques naturelles.

Ainsi, la créatrice Maud Vernay installée à Saint-Romain-la Motte, travaille la laine à l’eau chaude et au savon pour la feutrer. Elle crée la matière textile uniquement avec ses doigts. « Il faut savoir que l’objet et la matière naissent simultanément ».

Jean-Michel Brissay-Châtre de Cardelaine fabrique aussi ses matelas, couettes et oreillers à partir de laine, à laquelle il ajoute du duvet, du crin, des plumes ou des balles d’épeautre. « Nous travaillons de façon artisanale avec des matières naturelles ou écologiques ». Les machines sont d’époque (du début de l’activité en 1838) et se transmettent de génération en génération.

Émilie Moussière, quant à elle, peint sur plusieurs matières délicates dérivées de la soie : mousseline, pongé, panne de velours ou velours façonné. Le tout toujours artisanalement. « Je fais la mise en couleur entièrement à la main, avec des pinceaux ou un cône de coton hydrophile, sans pochoir ».

La matière, la couleur, le tissu… Autant d’éléments qui s’imbriquent et animent ces artisans. Douceur et patience sont nécessaires tout comme la précision.

« Il faut beaucoup de tendresse et de sensibilité à la matière », confie Maud Vernay. Le toucher est important, c’est ce qui guide la magie du geste. L’aspect visuel apporte une certaine vibration, s’il y a une « harmonie des couleurs », explique Emilie Moussière. 

Au quotidien, le tissu nous habille, décore nos intérieurs, s’ajoute à notre confort. N’hésitez pas à venir découvrir les coulisses de l’artisanat roannais et qui sait, peut-être repartirez-vous avec quelques pièces pour compléter votre garde-robe ou votre déco ! 

LE SAVIEZ-VOUS ?

L’activité textile est typique du Roannais. Dès le Moyen Âge, on tisse le lin et le chanvre. La présence des nombreux cours d’eau est un atout pour faire fonctionner les usines. Les soyeux lyonnais trouvent à l’époque une main d’œuvre qualifiée dans la région. Aujourd’hui, la filière textile roannaise produit toujours des tissus de grande qualité fournissant de nombreuses maisons de couture. 

Le chiffre clé

En 1858, le tissage roannais emploie 3 900 personnes

Gabriel

Auteur

Gabriel

Curieux et toujours à la recherche de nouvelles sensations, je multiplie les expériences. J'aime autant partir à la rencontre des grands de la gastronomie Roannaise que m'intéresser au patrimoine du territoire.

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